le revenu minimum de survie
article
Au
salaire minimum un revenu minimum de survie pour tous.
Richard
Sitbon. L'économie selon la bible. Edition Eyrolles
Avec plus de 76% des
voix contre le projet d'un salaire minimum à 3300 euros, les suisses ont rejeté
ce projet dangereux, qui ne leur aurait apporté qu’une hausse du chômage. De
plus surtout dans une économie européenne et mondiale encore en crise un
salaire minimum aussi élevé n'aurait pas été le bon message à a délivrer.
Pour autant l'idée de salaire minimum doit-elle en temps de crise être
remise en cause ? S'y attaquer pour rendre plus compétitif les
entreprises, pour créer de l'emploi ou baisser le cout du travail ne parait
pourtant pas si absurde. En Allemagne le 1 avril l'imposition d'un salaire
minimum de 8.5 euros de l'heure a été votée. Une véritable révolution chez nos
voisins. Des experts estiment que 900 000 emplois pourraient disparaître, dont
340 000 à plein temps. Pour d'autres que cela diminuera
les aides publiques. En effet, presque, 1,3 million de salariés (dont 218 000
travaillant à plein temps) ne recevront plus d'aide de l'Etat du faite que
leur salaire n’était pas assez conséquent pour vivre
correctement.
D’ailleurs, en France, sous couvert d’un smic,
plus bas, cette question sur le salaire minimum a déjà été débattue. Et si
finalement ce débat était un faux débat. Et si ce serait toute la politique
sociale qui serait à revoir, à débattre, dans ce monde mondialiste, ou la
finance est là, à juger les économies par leur performance, sans tenir compte
des besoins humains.
Car à regarder les
politiques sociales et les transferts effectués concernant les aides, l'on ne
peut que comprendre qu'il est temps de changer. Changement dans notre façon de
regarder les assistances que nous octroyons aux assistés. Changement également
pour adapter nos aides dans un contexte de finance international.
Pour le seul budget
social de la Nation, c'est-à-dire de la Sécurité Sociale et la part social du
budget de l'Etat, il est désormais plus élevé que l'ensemble du budget de
l'Etat lui-même. Les transferts, constituant justement les dépenses de ce
"budget social", sont surtout des prestations sociales (maladie,
maternité, décès, retraites, chômage, allocation logement, complément
familial...), mais encore la part sociale des dépenses de l'Etat (action
sociale, dépenses de prévention et de protection sanitaire, bourses, etc.). Ces
dépenses ont tellement augmentées que l'effort
social de la Nation représente aujourd'hui plus du tiers du produit intérieur
brut. Dépenses qui souvent échappent à tout véritable contrôle ou système
régulateur. Avec plus de 600 milliards
de dépenses sociales la France est le pays le plus dépensier. Un tiers
seulement est consacré à la santé, le reste est affecté à la
"survie": vieillesse (38%), famille (10%), l’incapacité et la survie
(6% pour chaque poste), le chômage (5%), le logement et les autres postes de la
politique sociale. Chaque poste apportant sa bureaucratie.
Le changement, le
vrai, serait alors d'être assez original pour allier la finance mondialiste à
l'économie sociale. Seule la
France avec son historique social et son originalité pourrait mener à bien
cette révolution. IL faudrait alors penser une aide sociale qui génèrerait de
la croissance grâce à l'augmentation de la consommation, qui permettrait des
économies dans les dépenses sociales de l'état, ainsi qu'un ajustement du smic,
et une baisse du cout du travail…
Et ce miracle est possible.
Pour cela il serait temps de renoncer en dehors de
la sante, aux dépenses de transferts pour établir dès l'âge de 20 ans un revenu
minimum de survie pour tous. Ce revenu pourra en France atteindre la somme de
600 euros, il s'agirait d'un revenu mensuel, versé à tous: c'est-à-dire à chaque personne, célibataire, en couple,
en famille à partir de l'âge de 20 ans, et jusqu'à la fin de la vie, et quelque
soit la situation, chômeur, riche, pauvre ou travailleur.
Ce versement serait un véritable changement, qui
mettrait fin à la pauvreté, aux sans-abris, et permettrait à l'état de réaliser
des économies. Quand aux travailleurs qui en grande majorité ne reçoivent pour tout
revenu que leurs salaires, il s'agirait d'une véritable manne, qu'ils pourront
consacrer soit en épargne ou mieux en consommation pour relancer la machine
économique.