Crise de la dette
européenne: La grande tricherie
Dans une
économie mondialiste de plus en plus concurrentielle, que demande-t-on au pays
européens du sud: de revoir son système de société. Mais dans quel but ?
Pour plus de bonheur ? Non.
Seulement pour
survivre. Mais alors un système qui demanderait à un autre de s’adapter non
pour progresser vers une humanité meilleure, mais pour juste survivre, est-il
un système à suivre ?
Surtout si ce
système n’est pas le même pour tous….
D’autant plus
que la crise de 2008 nous a montré non seulement les limites de la
mondialisation, mais aussi, faute de réflexions efficientes, qu'il n'y avait
que peu de solutions pour cette crise.
Et si certains
économistes s’accrochent à des chiffres quelques fois optimistes, la récente
assemblée annuelle du FMI et de la banque mondiale, pourtant adeptes de la
mondialisation, nous montrent bien que l’économie mondiale n’a rien réglé de
ces contradictions.
Avec des
perspectives de croissances de 3,5%, la perspective pour les 200 millions de
chômeurs reste sombre. Nous restons étonnés devant le manque de volonté de
changer le système ou le rendre plus juste alors même que le FMI admet
que si les pays européens sont encore gravement touchés par la crise
financière de 2008 c’est : D’un
côté le passé de la crise financière
reste à gérer, ce qui comprend des niveaux de dette très lourds et un
chômage élevé. De l’autre les défis de l’avenir car leur potentiel durable de
croissance a été fortement révisé à la baisse depuis la grande récession de
2008. (Le figaro
10/10/2014)
Certains pays,
pour le FMI, sont mieux lotis face à la crise : les Etats Unis ou le Royaume
Unis par exemple… Les économistes parlant alors, non de crise systémique,
puisque c’est le système économique qu’il faudrait revoir, mais de crise
séculaire. Et lorsque le FMI propose des remèdes structurels, ceux-ci vont
toujours dans le même sens : celui de plus de restrictions budgétaires et
de plus de flexibilités…
Alors que ce
sont les règles du jeu même qui sont à redéfinir.
En effet, sur
la grande table de la partie que se livrent les économies, dans cette véritable
partie de poker, certains pays comme la France auraient cinq cartes en mains
pour jouer, alors que d’autres pour cette même partie de poker, auraient en
main le jeu d'un rami….
Question de système….
De
façon souvent simpliste, les économistes nous présentent un monde économique
divisé en deux :
La société
aurait le choix entre un capitalisme qui lui-même se diviserait en deux
branches : le capitalisme traditionnel, celui qui s'opposait à la structure
de l'empire soviétique et qui se voulait le garant des démocraties.
Et d'autre
part, l'anarcho-capitalisme qui lui, serait un capitalisme de pur marché, ultra
libéral et qui serait la seule alternative aujourd'hui, des sociétés modernes
avec ce rôle de la finance, qui aurait
supplanté et lié pour la majorité des pays les possibilités de gérer des politiques
économiques indépendantes,.
De l'autre côté nous aurions les théories de planification, légères comme
le socialisme qui elles prôneraient une intervention de l'état pour gérer
l'économie.
Une des
branches du socialisme et qui est parallèle dans son extrémisme à
l'anarcho-capitalisme est le communisme :
Il faut être clair, ces deux dernières idées,
qui oublient la centralité de l'homme comme être social nous conduisent
directement, parce qu'ils dénient la démocratie, à la dictature :
dictature des hommes et ses goulags pour l'une, dictature de l'argent et sa
cohorte de malheureux pour l'autre.
En réalité
depuis 2008 et la crise financière, le système mondialiste a perdu de sa
légitimité. Si il en avait, et les gouvernements, si de manière officielle
continuent de se dire dans le système des marchés libres, ont de fait, déjà
renoncé au libéralisme. Ce sont des pays comme la Grande Bretagne ou les Etats Unis
par exemple, qui pour donner de l'oxygène à leurs économies, ont fabriqué de la
demande par de la création monétaire. Ce que les pays européens en difficulté,
comme la France, n'ont pas eu le droit de faire.
Entièrement
concentrés sur des idées de suprématie du marché, les pays européens ont été
victimes de la croyance selon laquelle la mondialisation financière allait
continuer comme avant, que les marchés allaient se rééquilibrer, alors même que
le pays symbolisant le libre-échange, les Etats Unis, jouait déjà à un autre
jeu.
L'enterrement
de l'âge d'or de la finance mondialiste a, d'ailleurs déjà eu lieu
historiquement en 2010. Lorsque les Etats Unis comme la Grande Bretagne ont
adopté un nouveau système de distribution d'argent frais, laissant l'Europe et
son parlement englués dans l'ancien système.
Tandis que
l'Europe et sa monnaie, l'euro, continuait pour surmonter la crise, à
ambitionner une stabilité monétaire, soustrayant à des pays membres la possibilité
de création monétaire. Aux Etats-Unis, en Angleterre ou au Japon par exemple, la
dépression mondiale est traitée depuis des années, laissant loin derrière une
Europe et son parlement paralysés, par l'arme suprême pour lutter contre la
crise : la création d'argent qui n'existe pas.
Ainsi, à
partir de 2010, la tricherie a commencé…
Alors que la
France et les autres pays européens endettés comme la Grèce, l'Italie,
l'Espagne ou encore le Portugal, luttaient pour se financer par des emprunts
auprès du marché financier, les Etats-Unis eux, empruntaient à
"eux-mêmes", au mépris des règles de l'offre et la demande et de la
liberté des marchés.
Selon les
règles de la finance les demandes d'emprunts des états doivent trouver preneur
sur le marché financier. Or ni les Chinois, ni les Japonais ni les pays du Golfe,
ne se portent acquéreur de la dette Américaine, pays aussi en difficulté.
C'est donc la
Fed, c’est-à-dire la banque central américaine qui elle, absorbe les emprunts
américains. Au point qu'aujourd'hui le principal détenteur d'emprunt américain
est tout simplement la Fed c’est-à-dire l'Amérique. Alors que la France doit
faire face à une dette de plus de deux mille milliards d'euro, l'Amérique elle
dort tranquille avec une dette à la Fed de plus de mille milliards de dollars
détenue par la réserve fédérale.
Cette fuite en
avant a permis aux Etats Unis de tenir face à la crise. Mais jusqu’à
quand ? Avec des taux d'intérêt proches de zéro, cette situation tendue
était supportable. La remontée des taux qui s'amorcera rendra la situation
inacceptable pour le budget américain, au risque de nous conduire à une autre
crise des "subprimes" qui, cette fois seront non des prêts
immobiliers mais des bons américains. Et si la Fed consciente de la catastrophe
a décidé mi-octobre 2014 l'arrêt des injections de liquidité, celle-ci ne sera
que lente…
Il faut alors
se demander si les critiques sur la politique française qui se bat pour garder
une identité de pays capitaliste, en gardant son caractère de pays social est
justifiée, face à l'escobarderie de certains pays prompts à demander à la
France des changements en profondeur.
Au contraire
le modèle français ne serait-il pas finalement celui qu'il faudrait
imiter ? Ou du moins, la France n'aurait-elle pas un rôle central à jouer
dans la refonte du système ?
La crise
financière de 2008 qui s'est muée en crise planétaire, a non seulement mis à
mal les économies pour de nombreuses années, mais surtout à dévaster la "Confiance
citoyenne" envers les institutions et les politiques économiques. Ce
n'est donc plus seulement des mesures traditionnelles qui doivent être prises,
mais une véritable remise en cause des stratégies et des buts sociaux, que l'on
se doit de redéfinir.