L'économie au prisme du religieux
La rédaction | le 05.06.2013 à 08:30

Ce kaléidoscope est celui que Lionel Obadia prend un malin plaisir à secouer pour en exhiber les multiples facettes et jeux de miroir. Pascal, Marx, Weber, Smith, Bourdieu... tous ceux qui ont pensé l'économie à l'aune de la religion, ou l'inverse, sont ici convoqués. Les classiques, comme les contemporains. La Marchandisation de Dieu est ainsi un ouvrage panoramique : hissé sur un promontoire, l'auteur observe en professeur d'anthropologie la place de chacun et les déplacements d'un territoire à l'autre. Embrassant large sans s'attarder dans l'étreinte.
Aux confins du monde scientifique connu
Approfondir n'est pas le but — le but est de dresser la carte des approches méthodologiques, sans doute pour inspirer de prochaines recherches. Celle d'Obadia avance jusqu'aux confins du monde scientifique connu, jusqu'aux frontières floues religion/magie ou religion/bien-être.

Un même souci pratique marque L'Economie selon la Bible, mais sur un mode plus engagé. Richard Sitbon est économiste au ministère du Trésor israélien. Son ambition est double et grande : montrer l'apport de la Torahet du Talmud à l'économie et ouvrir, à partir de ces textes, des perspectives alternatives à la crise. Le livre se présente comme une succession de fiches consacrées à des thèmes ou à des auteurs, assorties d'encadrés résumant les points essentiels.
Celles consacrées à « Concurrence et judaïsme »expliquent par exemple que le Talmudne rejette pas la concurrence. Mais il énonce que celle-ci atteint son point optimum, non lorsque l'une des parties retire un profit maximum, mais seulement lorsque le profit est à la fois maximum et sans conflit. C'est-à-dire lorsqu'est observé le précepte de justice de la Tsekada.
Valeur versus prix

* Lionel Obadia, La Marchandisation de Dieu. L'Economie religieuse, CNRS éditions, 2013, 251 p, 20 €.
* Richard Sitbon, L'Economie selon la Bible. Vers un modèle de développement, Eyrolles, 2013, 237 p, 14€.
* Thomas Sedlacek, L'Economie du bien et du mal, Eyrolles, 2013, 381 p, 25 €.
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