lundi 15 janvier 2018

Option sur un contrat à terme de blé, ou option sur la faim.

Option sur un contrat à terme de blé, ou option sur la faim.
 
Les mots sont techniques, simples, froids. Ces mots expliquent aux investisseurs les termes du contrat à option sur le blé. On lit : L'option est exerçable à tout moment jusqu'à sa date d'expiration… à tout moment sont cotées les options dont le prix d'exercice est le plus proche du cours du contrat à terme ferme du blé…la chambre de compensation fait constituer par le vendeur d'option une somme correspondant à titre de garantie de la perte qui découlerait de l'évolution la plus défavorable de la valeur liquidative de sa position nette globale.........tous ses mots pour du blé. Car pourquoi se contenter d'actions, d'obligations, ou des services financiers classiques, il faut aujourd'hui faire de l'argent sur tout. Même sur le blé, le riz, le sucre……et même la beure.
Le prix du beure s'envole en France. La pénurie est là. Bien sûr il y a le phénomène bien connu de la loi de l'offre et de la demande…production du lait en chute, et consommation en hausse aux états unis, en chine…notamment.
Ainsi en avril 2016, la tonne de beurre s'élevait à 2500 euros. Aujourd'hui, la tonne se vend a plus de 7000 euros. Mais cette hausse est aussi du a la spéculation sur les prix. Comme pour le blé ou d'autres produits de premières nécessités il y a la "manipulation des marchés", c'est à dire la spéculation, qui serait en cause.
"La pénurie est surtout entretenue par une poignée d'industriels et de traders en produits laitiers qui profitent des quelques mois restants avant les prochaines négociations annuelles sur les prix pour faire un maximum de profits." confirme un spécialiste.
Les produits sont devenus aussi "produit financier" et source de bénéfice, il suffit pour cela de profiter de mauvaises moissons et des tensions du marché pour les mettre en stockage et déclencher une hausse des prix. Ce ne sont plus alors la base de la nourriture des hommes mais des nouvelles matières premières agricole très spéculatives. Les fonds de retraites ont depuis quelques temps compris l'énorme source de profit à tirer de ces produits. Leurs volatilités sont aujourd’hui de 40 %. Elles étaient de 10 % lorsque le marché financier n'était pas si spéculatif.
 
Alors la finance est-elle néfaste? La concurrence capitaliste mauvaise? Non.
 
La réponse est mitigée. Elle se trouve "beemtsa" au milieu en hébreu. Le milieu, se situant à l'intermédiaire de deux extrêmes, permet l'unification, « toute unité est au centre, les extrêmes sont divisés, seul le centre est un » écrit le Maharal dans Netsah Israël , ce centre étant l'unité et le tout en même temps « car le tout est l'équilibre central qui englobe les parties dans lesquelles toutes les parcelles se retrouvent… dans le centre il y a le tout » .
Il fut un temps lointain des élections où les socialistes pointaient du doigt cet ennemi invisible : la finance, promettant de s'en charger. L'ennemie d'hier serait-il devenu l'ami d'aujourd'hui ? Ou bien tout simplement dans cette lutte des classes devenues une guerre des classes, le capitalisme international aurait-il vaincu les tenants du social ?  
En réalité, il n'y a ni ennemi, ni ami.
Il n’y a seulement que des modes de vie, des idées qui s'affrontent. Sans guerre. Et dans la réflexion, le développement de la pensée; la chute du mur de Berlin a fourni des arguments et des motivations nouvelles aux tenants du capitalisme, les encourageant à aller jusqu'au bout de leurs idées.
La pensée socialiste, elle, restant éculée, nostalgique d'un passé où l'on nationalisait des entreprises et où l'on imposait les riches. Dans un contexte mondial, qui, depuis vingt ans, s’est modifié, la politique socialiste est devenue obsolète. Est-ce à dire que la bataille du social, de l'humanisme est perdue ? Sûrement pas.
Le défi est à de nouvelles idées. Le socialisme se doit comme le capitalisme de proposer une réflexion qui s'intègrerait à la finance, à la mondialisation. Car c'est non par le conflit mais de concert que la recherche du bonheur social et les sorties de crise sont possibles.
 
A ce titre Israël est un exemple à suivre. Car si les résultats économique d'Israël sont excellent, c'est surtout et sans l'avoir vraiment voulu le passage haut la main d'Israël à travers les crises économiques et notamment celle de 2008 qui tient du miracle, et retiens notre attention. La politique de notre premier ministre Natanyaou n'est pas étrangère a ce miracle. Et c'est paradoxalement de l'extrême que nous sommes monté dans l'excellence.
Car ce qui caractérise notre économie est l'extrême. Peut-être parce que pendant deux mille ans nous n'avons pas pu nous gérer nous-même, nous aimons allez jusqu'au bout. Lors de la création de l'état nous avons été extrémiste dans la construction de notre économie: une économie basée sur l'interventionnisme étatique exacerbé.
Depuis une quinzaine d'années toujours en nous inspirant des autres nations, nous avons décidé, a l'exemple des Etats-Unis ou de la grande Bretagne, de devenir les apôtres de l'économie de marché. Là aussi nous avons opté pour l'extrémisme. Cette extrémisme c'est l'extrémisme de la jeunesse qui se cherche, qui cherche d'abord chez les autres son chemin. Elle a permis d'ouvrir nos marchés, de devenir compétitif, d'améliorer de façon foudroyante le niveau de vie des Israéliens.
Il est maintenant arrivé le temps de redevenir l'hébreu. Celui qui montre l'exemple. Même en économie.  En effet Nous somme un peu aujourd'hui comme un Hébreu, en 163 avant l’ère chrétienne, qui dirait à un grec, "nous acceptons l'hellénisme, à condition que vous pratiquiez la "tsniout"". Maintenant que nous avons élevé notre économie au premier rang des nations nous devons, en restant dans une ligne de liberté mettre fin à notre contradiction, qui se situe dans la coexistence d'une pauvreté exacerbée et une richesse outrancière
Rappelons ce qu'écrivait il y a peu Le professeur Benno Gross, à propos de la lutte des Hashmonéens contre l'hellénisme:" Nous savons tous que la fête de Hanoucca commémore la victoire militaire des Hasmonéens et la lutte d'un groupe de fidèles vigilants pour résister aux tentations de l'hellénisme. Mais cette fête nous invite aussi à méditer sur le choc des civilisations et sur la signification de la diversité des cultures. La fracture de l'origine que constitue l'acte de création se manifeste dans l'histoire par le morcellement de l'humanité en civilisations diverses, représentatives de valeurs qui leur sont spécifiques. Chacune selon sa vocation propre est un reflet singulier, partiel, de l'universel. Mais il existe une tentation idolâtrique qui pousse les cultures à imposer, comme référence exclusive, sa propre particularité, à tous".
Notre vocation aujourd'hui est de trouver notre voie.

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