dimanche 17 juin 2018

La lutte contre le blanchiment d'argent continue…

Budget: la fin de la roue libre?


Le budget de l'état est voté!  Israël aura donc pour 2019 les moyens financiers pour engager la politique du gouvernement. Ce budget se monte à 479 milliards de shekel.  L'état d'Israël est depuis longtemps un pays riche. Depuis des décennies malgré les discutions intenses au sein du gouvernement le budget de l’état reste marqué par ce que j'appelle " la roue libre". Cette roue libre est la politique économique fixée par le premier gouvernement de Netanyahou dans la fin des années 90, et qui depuis, gouvernements de gauche ou de droite confondus, a été adoptée: Cette roue libre est cette axiome qui dit aux citoyens israéliens:  moins il y a d'interventionnisme de l'état et mieux l’économie se porte. Peut-être…... Pour ceux qui sont diplômés, aisés, ceux qui sont du centre. Non pour les autres. Non pour les faibles, les déportés de la Shoa, les retraités, les étudiants, les enseignants du primaire. Le passe est laissé de côté face aux impératifs de la coalition. Les jeunes aussi semblent depuis plus de dix ans n'être pas la priorité de nos politiciens. Ce budget 2019 souffre aussi de cette maladie propre à Israël: il faut impérativement couper les dépenses : chaque ministère devra donc trouver ou économiser à hauteur de 4% de son budget.

Nous devons nous interroger sur cette politique de la roue libre tirée de la fin des années 90 et début 2000, à un moment ou l’économie israélienne se porte très bien, ou chaque année, nous avons depuis presque cinq années consécutives un excédent des collectes d'impôts sur les prévisions. Pour l’exercice 2017, le ministère des Finances l’estime à plus de 10 milliards de shekels. En 2016 ce surplus était de 6 milliards de shekels et plus de neuf milliards en 2015………

Alors même, aussi que le coût de la vie est devenu au fils des années bien trop cher. Et si Le prix de la nourriture est presque de 20% plus élevé que dans les pays de l'OCDE, le logement lui est devenu quasiment inabordable pour les jeunes ménages et 33% des enfants vivent sous le seuil de pauvreté.

 

Pourtant ce budget 2019 interpelle

 

D'abord parce qu'il met fin à un tabou vieux de dix ans: celui de baisser de façon constante et systématique l'objectif du déficit budgétaire. Pour 2019 celui-ci ne sera pas de 2.9% mais de 2.5%. En clair le gouvernement s'offre une marge de manœuvre plus important de dépassement du budget, de plus de 3.4 milliards shekel. Il faut espérer que cette nouvelle donne ne sera pas temporaire mais clairement faisant parti de la politique économique des prochains budgets., alors même que la dette de l'état hébreu s'élève à 60% du PIB. Cet objectif financier était prévu pour 2020 mais il a été atteint dès la fin de 2016. A Titre de comparaison la dette de la France a dépassé le seuil des 2000 milliards d'euros, soit 95.1% du produit intérieur brut.

Ensuite, parce que nous sentons le vent d'une prise de conscience.  Le ministre des finances en est-il la source ? ou bien nos politiciens commencent à comprendre que la corde de la fidélité des citoyens à notre état risque de se rompre….

En effet, des parties du budget sont consacrées de façon explicites a l'amélioration du niveau de vie des jeunes et des citoyens des classes moyennes. Avec près d'un milliard et demi alloué au programme du ministre des finances " tohnit Neto"…  (Programme net) : Ce programme comprend des avantages en nature, comme des aides pour les jardins d'enfants pour les couples dont les deux travaillent ou encore des points de bonus donnant des baisses d'impôt. Enfin ce programme dont le but est d'apporter comme son nom l'indique plus de "net" dans le budget des familles, inclus aussi la réduction de droit de douanes sur les téléphones portables, les vêtements des enfants par exemple.

Ce budget 2019 consacre aussi près de 750 millions de shekels pour des aides aux travailleurs aux faibles revenus, 602 millions pour des subventions pour les jardins d'enfants…. Pour la première fois aussi, le ministère ayant le plus gros budget n'est plus le ministère de la défense, mais celui de l'éducation avec "seulement" 55 milliards contre 57 pour le second………révolution?

Bien sur ce n’est hélas pas encore suffisant ……… en effet plusieurs points de ce budget inquiète. D'abord c'est cette constatation non dite: les olims n'intéressent plus l'état d'Israël.  Pour la énième années consécutives le budget du ministère de l'intégration est imputé.   Pire encore le célèbre "sal kilita" le panier d'intégration ne sera plus donné pour les olims dont les biens sont au-dessus de 500 milles shekels…alors même que les "réserves" du budget sont accréditées eux d'une augmentation.

Insuffisant parce que même si nous sentant un léger changement. Les bonnes habitudes restent tenaces: le budget de la défense grandit encore, la politique d'une journée longue pour les écoles est remise a dans quatre ans, c'est dire qu'il semble enterrer. Enfin sont oublies ou mal lotis encore les déportés, les personnes âgées…le salaire des institutrices….

Notons enfin un point important, auquel nous consacrerons un prochain article, celui de la lutte contre le blanchiment d'argent. Faisant parti de la brigade financière, plus de 850 millions de shekels seront consacrés en 2019 à la lutte contre "l'argent sale" et la limitation de l'utilisation du liquide pour presque toutes les transactions….

Prions pour qu'enfin le budget de l'état soit dans l'avenir comme on le pressent aujourd'hui plus proche de la vie des citoyens. Car les politiciens ne doivent pas se tromper: la société n'est rien d'autre que la combinaison d'individus qui ensemble, par leurs efforts, contribuent à la construction sociale.

La société n'existe nulle part ailleurs que par l'action d'individus humains. C'est s'abuser que de la chercher hors des actions d'individus. Parler d'existence autonome ou indépendante de la société, de sa vie, de son âme, de ses actions, c'est faire une erreur grossière, qui ne peut mener à terme qu'a la colère des habitants du pays, au désespoir de nos jeunes et a l'instabilité que notre pays ne peut se permettre.