mardi 4 août 2015

Crise de la dette européenne: La grande tricherie

Crise de la dette européenne: La grande tricherie
Dans une économie mondialiste de plus en plus concurrentielle, que demande-t-on au pays européens du sud: de revoir son système de société. Mais dans quel but ? Pour plus de bonheur ? Non.
Seulement pour survivre. Mais alors un système qui demanderait à un autre de s’adapter non pour progresser vers une humanité meilleure, mais pour juste survivre, est-il un système à suivre ?
Surtout si ce système n’est pas le même pour tous….
D’autant plus que la crise de 2008 nous a montré non seulement les limites de la mondialisation, mais aussi, faute de réflexions efficientes, qu'il n'y avait que peu de solutions pour cette crise.
Et si certains économistes s’accrochent à des chiffres quelques fois optimistes, la récente assemblée annuelle du FMI et de la banque mondiale, pourtant adeptes de la mondialisation, nous montrent bien que l’économie mondiale n’a rien réglé de ces contradictions.
Avec des perspectives de croissances de 3,5%, la perspective pour les 200 millions de chômeurs reste sombre. Nous restons étonnés devant le manque de volonté de changer le système ou le rendre plus juste alors même que le FMI admet que si les pays européens sont encore gravement touchés par la crise financière de 2008 c’est : D’un côté le passé de la crise financière reste à gérer, ce qui comprend des niveaux de dette très lourds et un chômage élevé. De l’autre les défis de l’avenir car leur potentiel durable de croissance a été fortement révisé à la baisse depuis la grande récession de 2008. (Le figaro 10/10/2014)
Certains pays, pour le FMI, sont mieux lotis face à la crise : les Etats Unis ou le Royaume Unis par exemple… Les économistes parlant alors, non de crise systémique, puisque c’est le système économique qu’il faudrait revoir, mais de crise séculaire. Et lorsque le FMI propose des remèdes structurels, ceux-ci vont toujours dans le même sens : celui de plus de restrictions budgétaires et de plus de flexibilités…
Alors que ce sont les règles du jeu même qui sont à redéfinir.
En effet, sur la grande table de la partie que se livrent les économies, dans cette véritable partie de poker, certains pays comme la France auraient cinq cartes en mains pour jouer, alors que d’autres pour cette même partie de poker, auraient en main le jeu d'un rami….
Question de système….
De façon souvent simpliste, les économistes nous présentent un monde économique divisé en deux :
La société aurait le choix entre un capitalisme qui lui-même se diviserait en deux branches : le capitalisme traditionnel, celui qui s'opposait à la structure de l'empire soviétique et qui se voulait le garant des démocraties.
Et d'autre part, l'anarcho-capitalisme qui lui, serait un capitalisme de pur marché, ultra libéral et qui serait la seule alternative aujourd'hui, des sociétés modernes avec ce rôle de la finance,  qui aurait supplanté et lié pour la majorité des pays les possibilités de gérer des politiques économiques indépendantes,.
De l'autre côté nous aurions les théories de planification, légères comme le socialisme qui elles prôneraient une intervention de l'état pour gérer l'économie.
Une des branches du socialisme et qui est parallèle dans son extrémisme à l'anarcho-capitalisme est le communisme :
 Il faut être clair, ces deux dernières idées, qui oublient la centralité de l'homme comme être social nous conduisent directement, parce qu'ils dénient la démocratie, à la dictature : dictature des hommes et ses goulags pour l'une, dictature de l'argent et sa cohorte de malheureux pour l'autre.
En réalité depuis 2008 et la crise financière, le système mondialiste a perdu de sa légitimité. Si il en avait, et les gouvernements, si de manière officielle continuent de se dire dans le système des marchés libres, ont de fait, déjà renoncé au libéralisme. Ce sont des pays comme la Grande Bretagne ou les Etats Unis par exemple, qui pour donner de l'oxygène à leurs économies, ont fabriqué de la demande par de la création monétaire. Ce que les pays européens en difficulté, comme la France, n'ont pas eu le droit de faire.
Entièrement concentrés sur des idées de suprématie du marché, les pays européens ont été victimes de la croyance selon laquelle la mondialisation financière allait continuer comme avant, que les marchés allaient se rééquilibrer, alors même que le pays symbolisant le libre-échange, les Etats Unis, jouait déjà à un autre jeu.
L'enterrement de l'âge d'or de la finance mondialiste a, d'ailleurs déjà eu lieu historiquement en 2010. Lorsque les Etats Unis comme la Grande Bretagne ont adopté un nouveau système de distribution d'argent frais, laissant l'Europe et son parlement englués dans l'ancien système.
 
Tandis que l'Europe et sa monnaie, l'euro, continuait pour surmonter la crise, à ambitionner une stabilité monétaire, soustrayant à des pays membres la possibilité de création monétaire. Aux Etats-Unis, en Angleterre ou au Japon par exemple, la dépression mondiale est traitée depuis des années, laissant loin derrière une Europe et son parlement paralysés, par l'arme suprême pour lutter contre la crise : la création d'argent qui n'existe pas.
Ainsi, à partir de 2010, la tricherie a commencé…
Alors que la France et les autres pays européens endettés comme la Grèce, l'Italie, l'Espagne ou encore le Portugal, luttaient pour se financer par des emprunts auprès du marché financier, les Etats-Unis eux, empruntaient à "eux-mêmes", au mépris des règles de l'offre et la demande et de la liberté des marchés.
Selon les règles de la finance les demandes d'emprunts des états doivent trouver preneur sur le marché financier. Or ni les Chinois, ni les Japonais ni les pays du Golfe, ne se portent acquéreur de la dette Américaine, pays aussi en difficulté.
C'est donc la Fed, c’est-à-dire la banque central américaine qui elle, absorbe les emprunts américains. Au point qu'aujourd'hui le principal détenteur d'emprunt américain est tout simplement la Fed c’est-à-dire l'Amérique. Alors que la France doit faire face à une dette de plus de deux mille milliards d'euro, l'Amérique elle dort tranquille avec une dette à la Fed de plus de mille milliards de dollars détenue par la réserve fédérale.
Cette fuite en avant a permis aux Etats Unis de tenir face à la crise. Mais jusqu’à quand ? Avec des taux d'intérêt proches de zéro, cette situation tendue était supportable. La remontée des taux qui s'amorcera rendra la situation inacceptable pour le budget américain, au risque de nous conduire à une autre crise des "subprimes" qui, cette fois seront non des prêts immobiliers mais des bons américains. Et si la Fed consciente de la catastrophe a décidé mi-octobre 2014 l'arrêt des injections de liquidité, celle-ci ne sera que lente…
Il faut alors se demander si les critiques sur la politique française qui se bat pour garder une identité de pays capitaliste, en gardant son caractère de pays social est justifiée, face à l'escobarderie de certains pays prompts à demander à la France des changements en profondeur.  
Au contraire le modèle français ne serait-il pas finalement celui qu'il faudrait imiter ? Ou du moins, la France n'aurait-elle pas un rôle central à jouer dans la refonte du système ?
La crise financière de 2008 qui s'est muée en crise planétaire, a non seulement mis à mal les économies pour de nombreuses années, mais surtout à dévaster la "Confiance citoyenne" envers les institutions et les politiques économiques. Ce n'est donc plus seulement des mesures traditionnelles qui doivent être prises, mais une véritable remise en cause des stratégies et des buts sociaux, que l'on se doit de redéfinir.