mercredi 2 décembre 2020

Retrouver les racines.

A l'heure où j'écris ses mots, la France continue de payer au prix de son sang la politique pro-arabe menée depuis De Gaule, qui consiste systématiquement à prendre parti et soutenir, par les votes à l'ONU, par des soutiens financiers ou par les condamnations répétitifs d'Israël, une vieille politique pourtant éculée de coopération aveugle aux ennemis d'Israël. Pourtant la France est le pays ou un contrat courageux engage ses membres d'accepter des valeurs sociales universelles qui se retrouvent dans un acte double : la défense de la liberté et la prise de responsabilité. La Liberté, l'Egalite, la Fraternité, sont trois mots qui sont, non pas seulement le fondement de cette république française, mais le fondement de toute société qui se voudrait humaine. Et cette bible qui est le contrat social de Jean Jacques Rousseau, reste l'un des rares textes de l'humanité qui fonde l'idée d'une société de liberté, où s'inscrit d'abord la tolérance. Hélas, ce contrat social français est ce défi que la France a délaissé depuis des années, pour imiter un système ou adopter des idées et attitudes qui peuvent être perçues comme une certaine servilité, en tout cas, sûrement comme une abdication. Abraham, prophète, philosophe, révolutionnaire aussi, éveilleur de conscience, ne s'est jamais désisté, pour trouver son Dieu, allant jusqu’à affronter son père Terah. La France, elle, a abdiqué face à ses engagements vis-à-vis de l'humanité. Cette abandon s'est retourné contre elle et contre ses citoyens, victimes depuis quelques années des atrocités commises par des islamistes assoiffés de sang. Et pourtant dans un acte prophétique, Il y a plus de trente ans déjà, lors de la fête juive de simha torah, célébrant le don de la bible, le rabbi Menahem Mendel Shneerson plus connu sous le nom du rabbi de loubavitch étonnait ses disciples lorsqu'il entonna sur l'air de la marseillaise un cantique traditionnel juif, le "haaderet vehaemouna". Par cette hymne repris sur un thème juif, le rabbi ouvrait une énigme de plus. Un nouveau questionnement. Devant le groupe de juifs hassidique qui dansaient pour célébrer la fête, Il appelait la France à suivre son chemin. Le sien propre et non celui plus facile des nations qui comme l'Allemagne, la Grèce ou l'Italie avaient fini leurs rôles dans l'histoire du monde. L'Allemagne marqué à jamais par le nazisme, la Grèce dont les apollons n'étaient plus que des statues de marbres disloqués ou l'Italie dont la grandeur de Rome comme la tour de pise regardait le sol. Cet évènement passé assez inaperçu prend pourtant toute sa dimension aujourd'hui, alors que la France continue de s’incliner aux modes du moment, alors qu'un professeur est décapité pour défendre cette vraie France. Et pourtant le peuple français a toujours su dans les pires moments trouver une force pour retrouver son identité première. Celle de la révolution, de la liberté, de légalité de la fraternité. Celle qui fit faire à la révolution française une première constitution en forme de tables de la loi. Le symbole des Tables de la Loi, de par son nom même, n'est pas assumer par hasard. D'aucuns nous expliqueront qu'il s'agit d'une volonté révolutionnaire laïque de délester la religion de son emblème. Et pourtant le chant entonné par le rabbi donne une tout autre signification à cette adaptation des tables de la loi a l'idéologie révolutionnaire. Ce message que voulait nous livrer le rabbi est un message de force : La force d'une loi égale pour tous, opposée aux risques d'un retour à l'arbitraire, de l'injustice. Les Tables de la Loi, comme celle de la bible sont l'incarnation graphique de l'expression d'une garantie morale : Si le peuple juif se veut le garant d'une moralité, du message du Dieu unique, la France en parallèle, elle semble être le garant d'une moralité laïque. Les deux peuples tant par leurs convictions, leurs modèles de vie semblent pourtant vivre en recoupement, même dans leur façon d'être et d'exister. Le vrai rôle de la France Il existe trois aspects de la révélation du mont Sinaï qui concerne le monde et qui doivent préoccuper tous les hommes : l'internationalisme des idées qui nous conduit à adopter un mode de pensée, la moralité non pas religieuse mais laïque et la reconnaissance des idées et de la mission d'Israël. De Rousseau en 1772 a la révolution française de 1789, de la constituante à Napoléon, la France a n'en pas douter constituer dans sa mission un état à part des nations, tout comme Israël, qui doit être le garant de ces trois aspects, en accompagnant dans sa mission le peuple juif. En ce sens les paroles de ce simhat torah de 5734 (1973) prononcé par le rabbi de Loubavitch sont historiques. Elles nous rappellent le rôle particulier de la société française : Au devoir moral et religieux d'Israël, il y a un devoir politique et social aussi à insuffler aux peuples dans la lutte pour la vie, qui doit être le faite d'une nation laïque, qui dans son soutien aux idées défendues par Israël, apporterait l'humanité perdu aux sociétés modernes. Hélas la France a deux visages, celui de la lâcheté, de la facilité et celui d'humanisme, prête à toutes les révolutions. Et en 1948 effectivement la France va tenir son rang : celui incertain et courageux d'alors de se ranger à côté d'Israël. C'est en effet ce que l'on décrit souvent comme un véritable roman d'amour que se tisse entre la France et Israël. Loin des seuls raisons politiques, la rupture de 1967 à la veille de la guerre de kippour est vécue ainsi comme un véritable traumatisme. Les relations entre les deux pays étant souvent décrites par les spécialistes par des "liens sentimentales". Liens qui débutent très tôt après la seconde guerre mondiale, précisément en 1946, avec l'exil de ben Gourion alors président de l'exécutive de l'agence juive, dans ce même lieu que le rabbi de Loubavith, en France. L'imagination pourrait nous pousser à supposer une ou des rencontres entre les deux hommes…. Paris devenant alors une véritable base arrière de la lutte sioniste contre les autorités britanniques, avec la permission implicite des autorités françaises, avec même un véritable accord militaire entre la France et l'état d'Israël en gestation. Jusqu'à ce discours de 1967, du 27 novembre ou Le général De Gaule exprimait au monde une autre France, une France qui tel Esaü le frère de Jacob, pouvait aussi renoncer encore une fois à sa mission. France a deux visages, ou des mêmes hommes seront tour à tour pétainiste puis résistant, résistant et pétainiste…. Et si pour certain la préoccupation du rabbi pour la France, ne serait qu'un message restreint aux juifs de France, il est évident qu'au-delà c'est à cette ambiguïté française, a une mission particulière du peuple français dans son entier vers laquelle le rabbi dirige son enseignement. Car pour le rabbi de Loubavitch, la France a son mystère : mystère étymologique d’abord, puisque tsarfat, France en hébreu, viendrait du terme tsirouf, joindre. Dans ce terme elle doit se joindre au combat des hommes pour la justice pour être en plénitude avec elle-même. Plénitude qui peut s’accomplir tel Ésaü, en accord avec le créateur et non contre lui. "Tsirouf" car la France a une destinée ambiguë. Elle se veut l'incarnation non pas de la croyance au sens du judaïsme qui affirmerait la parole de Dieu en acte, "je veux vivre ce qu'il a dit", mais dans une transmission de l'idée : "Comme il veut que l'on vive je le dis". C'est dans une jouge oratoire des idées que se tiens la France et sa mission. En ce sens elle peut être alors l'allier du bien, de la justice dans l'explication et l'affirmation de celle-ci ou malheureusement se perdre dans un culte de l'image qui semblerait refléter seulement un miroir de justice, dans une idolâtrie des idées pour l'idée qui risque alors de conduire à une atrophie de la vérité et à l'illusion. Mais cette vérité "de vivre ce qui est dit" et "du dire ce qu'il veut", non seulement n'est pas opposé mais doit se montrer l'un l'autre complémentaire. Seul un retour de la France a son vrai rôle, pourra la sauver. Lorsque le rabbi de Loubavitch, parlait de cette France, c'est assurément de celle des Jean Moulin qui préféra se trancher la gorge pour ne pas accuser en faux, d'atrocités à la demande des allemands des soldats africains. C'est celle assurément d'un General De Gaule haranguant de sa voix rauque le peuple français prisonnier, faisant renaitre l'espoir de justice. Celle enfin d'intellectuels et de penseurs et philosophes, montant souvent aux créneaux pour défendre l'idée, difficile souvent, de la vérité. Et cette défense de justice, bien française, que l'on retrouve aussi dans son approche sociale, à contrepied de l'aire du temps, doit être également appelé vérité. C'est cette France-là! Que nous appelons de nos vœux.