Les élections
en Israël laissent toujours un vaste choix aux citoyens. Comme en France
d'ailleurs, l'électeur reste toujours sur sa faim… Nous devons nous décider
entre l'insignifiant, la banalité, la niaiserie, les lapalissades, les
sophismes, le laxisme de la pensée, le cynisme ou enfin l'opportunisme. Car la
bêtise est la chose la mieux partagée par les parties politiques israéliens,
elle est partout, depuis toujours. Car enfin depuis plus de quinze ans que nous
votons à droite, les politiciens eux pensent à gauche, nous votons à gauche et
les politiciens pensent à droite…... Mais faut-il en vouloir à nos politiciens?
Non. Il est difficile pour eux de comprendre l'intelligence du peuple Israélien.
Car notre intelligence les dérange, elle est rebutante pour leurs faiblesses, leurs
paresses intellectuelles et médiatiques. La capacité de notre peuple à subir
les assauts du Hezbollah, du Hamas, le courage de nos soldats et la générosité
du peuple gênent nos politiciens, les désarçonnent et les bousculent dans leur confort.
A chaque élection, nous avons la même hésitation : doit-on voter pour le naïf,
le suffisant, l'inculte, l'apathique ou le corrompu. Le choix est en vérité
difficile, car de gauche ou de droite nos politiciens sont plus portés par les
choses de l'argent que par celles de l'esprit. Alors que vous ayez voté a
droite ou a gauche, est ce si important ? Ce qui est important est de savoir
pour qui aurait voté le célèbre Tintin. Mais là aussi, nous restons dans le
flou puisque Tintin est rebelle à toute vision réductrice. Aurait-il voté à
gauche ? En vérité, il est difficile de
nous imaginer notre Tintin avec un sac de riz allant au secours des terroristes
de Gaza. En regardant de près, ses chaussures sont bien trop luxueuses pour
qu'il prenne le risque de se les faire faucher. Mais nous l'avons vu quand même
apporter la civilisation au peuple Congolais.
Alors de gauche Tintin ? Les trois albums Tintin au Pays des Soviets, Tintin au
Congo, Tintin en Amérique nous laissent dans le doute. Avec le Sceptre
d'Ottokar, nous le retrouvons défendant la couronne d'un roi. Alors peut-on
espérer qu'il soit de droite ? Hélas, lui aussi
nous apparaît finalement comme n'importe quel politicien de n'importe quel pays, bien lisse, neutre, sans
message afin que tout à chacun puisse s'identifier à eux. Heureusement, il
reste aussi un autre choix : être rebelle pour être un garde-fou.
Richard Sitbon