mercredi 9 novembre 2016

le choix de la France


Doit-on être étonné du vote de l’Unesco niant les liens historiques et spirituels du judaïsme et de Jérusalem ? Depuis longtemps L’Organisation des Nations unies ne prône plus, ni l’éducation, ni la culture. Nous restons par contre étonnés du vote de la France.   Etonnés, car pour le rabbi de Loubavitch, la France a son mystère : mystère étymologique, puisque "Tsarfat," France en hébreu, viendrait du terme "Ttsirouf", joindre.   Dans ce terme, elle doit se joindre au combat des hommes pour la justice, pour être en plénitude avec elle-même. Plénitude qui peut s’accomplir en accord avec le créateur et non contre lui. En incarnant, non pas la croyance au sens du judaïsme qui affirmerait la parole de Dieu en acte, "je veux vivre ce qu'il a dit", mais dans une transmission de l'idée : "Comme il veut que l'on vive je le dis". C'est dans un joug oratoire des idées, que se tiennent la France et sa mission.  En ce sens, la France peut être alors l'alliée du bien, de la justice, dans l'explication et l'affirmation de celle-ci, ou malheureusement se perdre dans un culte de l'image, qui semblerait refléter seulement un miroir de justice, dans une idolâtrie des idées pour l'idée, qui risquerait alors de conduire à une atrophie de la vérité et à l'illusion.

Dans ces prises de positions la France d'aujourd'hui reste encore dans une prétention pleine d’orgueil, de vouloir détourner la marche de l’histoire de la reconstruction d’Israël et de son retour sur sa terre. La France, souvent oublieuse de sa culture, trahit ses valeurs essentielles : les principes de Liberté, d'Egalité et de Fraternité.

Le 27 novembre 1967 Le général De Gaulle exprimait au monde une vérité : "Certains redoutaient même que les Juifs, jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tous temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient depuis dix-neuf siècles".

Le peuple juif n'était plus seulement ce peuple d'élite qui avait tant éclairé le monde, de retour sur sa terre, il redevenait lui-même : un peuple de "prêtre –guerrier". Hélas, avec lui l'ensemble de l'humanité n'a pas su comprendre le nouveau rôle du peuple juif. Au lieu de nous accompagner dans le message de justice et de paix que le judaïsme transmet ils se sont détournés de la marche de l’histoire de cette reconstruction d’Israël et de son retour comme prêtre des nations, pour s'allier aux mensonges de nos ennemis du monde arabe. Fouler ce sol nous a redonné à nous Israéliens le droit d’élever la voix et de faire parler les armes. Malgré la France, Israël ne trahira pas son honneur national, et ne pliera jamais le genou. Nous sommes ceux qui rétablissent le rayonnement d’Israël, mais ce n’est pas tout, notre devoir est de faire triompher dans le monde l’idéal de justice. Non pas cette justice falsifiée que vos « deux états sur une terre » encourage. Nous n’avons que faire de vos opinions dictées sous la plume de vos stylos « mont-blanc ». Contre les démagogues, nous Israéliens, nous continuerons face aux horreurs des violences, face à cette impuissance humaine de pratiquer la justice, de tenter par nos efforts de renverser la direction du monde.  

Pourtant Il y a plus de trente ans, lors de la fête juive de Simha Torah, le rabbi de Loubavitch étonnait ses disciples, lorsqu'il entonna, sur l'air de la Marseillaise, un cantique traditionnel juif le "haaderet vehaemouna". Par cet hymne repris sur un thème juif, le rabbi appelait la France à suivre son chemin. Le sien propre, et non, celui plus facile des autres nations. Cet évènement, passé alors inaperçu, prend pourtant toute sa dimension aujourd'hui, alors que la France semble s’incliner aux modes du moment. Et pourtant, le peuple français a toujours su, dans les pires moments, trouver la force pour regagner son identité première : celle de la Révolution, de la Liberté, de L'égalité de la Fraternité. Force qui fit faire à la révolution française une première constitution en forme de Tables de la loi. Le chant entonné par le rabbi donne toute sa signification à cette adaptation des Tables de la loi, à l'idéologie révolutionnaire. Ce message, que voulait nous livrer le rabbi, est un message de force : La force d'une loi égale pour tous, opposée aux risques d'un retour à l'arbitraire de l'injustice. Les Tables de la révolution, comme celles de la Bible sont l'incarnation graphique de l'expression d'une garantie morale : si le peuple Juif se veut le garant d'une moralité, du message du Dieu unique, la France en parallèle, elle, doit être la garante d'une moralité laïque.

De Rousseau en 1772 à la révolution française de 1789, de la Constituante à Napoléon, la France, à n'en pas douter, est devenue dans sa mission un état à part dans les Nations. Comme Israël qui doit être le garant de la justice, la France doit aussi en être le gardien, en accompagnant dans sa mission le peuple Juif.

En ce sens les paroles de ce Simhat Torah prononcées par le rabbi sont historiques. Elles nous rappellent le rôle particulier de la société française : Aux devoirs moraux et religieux d'Israël, il existe un devoir politique et social, qu'il faut insuffler aux peuples. Il doit être le fait d'une nation laïque, qui, dans son soutien aux idées défendues par Israël, apporterait l'humanité perdue aux sociétés moderne, pour ouvrir une nouvelle époque : le temps de la solidarité.

La France peuple élu de l'Europe ?de Richard Sitbon

Edition l'harmattan/ questionner l'Europe

Préfaces de Henri Cukierman/ Daniel Gal



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