Doit-on être étonné du vote de l’Unesco niant les liens
historiques et spirituels du judaïsme et de Jérusalem ? Depuis longtemps L’Organisation
des Nations unies ne prône plus, ni l’éducation, ni la culture. Nous restons
par contre étonnés du vote de la France. Etonnés,
car pour le rabbi de Loubavitch, la France a son mystère : mystère
étymologique, puisque "Tsarfat," France en hébreu, viendrait du terme
"Ttsirouf", joindre. Dans ce terme, elle doit se joindre au combat des hommes
pour la justice, pour être en plénitude avec elle-même. Plénitude qui peut
s’accomplir en accord avec le créateur et non contre lui. En incarnant, non pas
la croyance au sens du judaïsme qui affirmerait la parole de Dieu en acte,
"je veux vivre ce qu'il a dit", mais dans une transmission de l'idée
: "Comme il veut que l'on vive je le dis". C'est dans un joug
oratoire des idées, que se tiennent la France et sa mission. En ce sens, la France peut être alors l'alliée du bien,
de la justice, dans l'explication et l'affirmation de celle-ci, ou
malheureusement se perdre dans un culte de l'image, qui semblerait refléter
seulement un miroir de justice, dans une idolâtrie des idées pour l'idée, qui
risquerait alors de conduire à une atrophie de la vérité et à l'illusion.
Dans ces prises de positions la France d'aujourd'hui
reste encore dans une prétention pleine d’orgueil, de vouloir détourner la
marche de l’histoire de la reconstruction d’Israël et de son retour sur sa terre.
La France, souvent oublieuse de sa culture, trahit ses valeurs essentielles :
les principes de Liberté, d'Egalité et de Fraternité.
Le 27 novembre 1967 Le général De Gaulle exprimait au
monde une vérité : "Certains redoutaient même que les Juifs,
jusqu’alors dispersés, mais qui étaient restés ce qu’ils avaient été de tous
temps, c’est-à-dire un peuple d’élite, sûr de lui-même et dominateur, n’en
viennent, une fois rassemblés dans le site de leur ancienne grandeur, à changer
en ambition ardente et conquérante les souhaits très émouvants qu’ils formaient
depuis dix-neuf siècles".
Le peuple juif n'était plus seulement ce peuple d'élite
qui avait tant éclairé le monde, de retour sur sa terre, il redevenait
lui-même : un peuple de "prêtre –guerrier". Hélas, avec lui
l'ensemble de l'humanité n'a pas su comprendre le nouveau rôle du peuple juif.
Au lieu de nous accompagner dans le message de justice et de paix que le
judaïsme transmet ils se sont détournés de la marche de l’histoire de cette
reconstruction d’Israël et de son retour comme prêtre des nations, pour
s'allier aux mensonges de nos ennemis du monde arabe. Fouler ce sol nous a
redonné à nous Israéliens le droit d’élever la voix et de faire parler les
armes. Malgré la France, Israël ne trahira pas son honneur national, et ne
pliera jamais le genou. Nous sommes ceux qui rétablissent le rayonnement
d’Israël, mais ce n’est pas tout, notre devoir est de faire triompher dans le
monde l’idéal de justice. Non pas cette justice falsifiée que vos « deux états
sur une terre » encourage. Nous n’avons que faire de vos opinions dictées sous
la plume de vos stylos « mont-blanc ». Contre les démagogues, nous Israéliens,
nous continuerons face aux horreurs des violences, face à cette impuissance
humaine de pratiquer la justice, de tenter par nos efforts de renverser la
direction du monde.
Pourtant Il y a plus de trente ans, lors de la fête juive
de Simha Torah, le rabbi de Loubavitch étonnait ses disciples, lorsqu'il
entonna, sur l'air de la Marseillaise, un cantique traditionnel juif le
"haaderet vehaemouna". Par cet hymne repris sur un thème juif, le
rabbi appelait la France à suivre son chemin. Le sien propre, et non, celui
plus facile des autres nations. Cet évènement, passé alors inaperçu, prend
pourtant toute sa dimension aujourd'hui, alors que la France semble s’incliner
aux modes du moment. Et pourtant, le peuple français a toujours su, dans les
pires moments, trouver la force pour regagner son identité première : celle de
la Révolution, de la Liberté, de L'égalité de la Fraternité. Force qui fit
faire à la révolution française une première constitution en forme de Tables de
la loi. Le chant entonné par le
rabbi donne toute sa signification à cette adaptation des Tables de la loi, à
l'idéologie révolutionnaire. Ce message, que voulait nous livrer le rabbi, est
un message de force : La force d'une loi égale
pour tous, opposée aux risques d'un retour à l'arbitraire de l'injustice. Les
Tables de la révolution, comme celles de la Bible sont l'incarnation graphique
de l'expression d'une garantie morale : si le peuple Juif se veut le garant
d'une moralité, du message du Dieu unique, la France en parallèle, elle, doit
être la garante d'une moralité laïque.
De Rousseau en 1772 à la révolution française de 1789, de
la Constituante à Napoléon, la France, à n'en pas douter, est devenue dans sa
mission un état à part dans les Nations. Comme Israël qui doit être le garant
de la justice, la France doit aussi en être le gardien, en accompagnant dans sa
mission le peuple Juif.
En ce sens les paroles de ce Simhat Torah prononcées par
le rabbi sont historiques. Elles nous rappellent le rôle particulier de la
société française : Aux devoirs moraux et religieux d'Israël, il existe un
devoir politique et social, qu'il faut insuffler aux peuples. Il doit être le
fait d'une nation laïque, qui, dans son soutien aux idées défendues par Israël,
apporterait l'humanité perdue aux sociétés moderne, pour ouvrir une nouvelle époque : le temps de la solidarité.
La France peuple élu de l'Europe ?de Richard Sitbon
Edition l'harmattan/ questionner l'Europe
Préfaces de Henri Cukierman/ Daniel Gal
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