Alors que pour faire face à la crise les Etats
Unis, le Japon, la Chine ou la Grande Bretagne ont joué avec la création
monétaire, les taux d'intérêts, sans s'arc-bouter sur des politiques
d'austérité comme seul objectif, l'Allemagne a conduit la politique européenne
vers l'échec de sortie de la crise. Pire, sa politique a conduit à la situation
difficile dans laquelle se trouve les états de l'union. En effet depuis 2010 la
seule priorité allemande a été le retour aux équilibres budgétaires : ce
que l'on appelle "les politiques d'austérité".
Aujourd'hui la plupart des économistes nous
disent que cette politique menée par l’Allemagne a été un échec. Sans stratégie
de croissance, l'Europe ravagée par l'austérité, risque de continuer à rester
dans le cycle de la récession, du chômage, au risque de plus en plus grand de
tomber dans un débat politique dangereux même pour les démocraties.
Les réductions des déficits prônés par Berlin,
n'ont pas conduit à ramener la croissance mais ont tout simplement détruit la
base de celle-ci. L'Allemagne a, en fait mené une politique économique
européenne bonne pour elle-même, sans tenir compte ni des mentalités
différentes, ni des cultures, ni surtout des caractéristiques et structures
économiques des pays membres de l'Europe. Et si aujourd'hui à demi-mot l'Allemagne admet
tardivement le jeu de la création monétaire, elle demande en échange encore, de
l'austérité et des privatisations. La première demande des pays européens
serait de transférer la banque centrale européenne vers Paris et non de façon
incompréhensible la laisser où elle n'aurait jamais dû être, à Frankfort.
L'Allemagne qui a conduit l'Europe à une semi
faillite par ses exigences économiques ne peut plus gérer l'euro, la monnaie
unique européenne. Elle ne doit plus être chargée de veiller à la stabilité des
prix dans l'UE et être également chargée de définir et de mettre en œuvre la
politique économique et monétaire par l'intermédiaire d'une banque centrale
européenne sur son sol.
D'ailleurs c'est toute la conception
allemande du "Soziale Marktwirtschaft" ou économie
sociale de marché qui doit être redéfini.
En effet ce terme n'a jamais renvoyé à une expression de la société européenne
qui serait à la fois, à l'instar du système français, social et de marché. Non.
Le
système imposé en grande partie par l'Allemagne est celui d'une politique ultra
libérale, à l'image de ce que l'on appelle de façon inappropriée "le
miracle allemand".
Car la stratégie de Berlin est pour le moins
curieuse et anti européenne : le déséquilibre excédentaire de l'Allemagne
est en effet pire que les déficits budgétaires de la France et des pays du sud.
Ce déficit excédentaire organisé, a contribué, à affaiblir les partenaires de
l'UE, et à donner une force trop importante à l'Allemagne. Cette stratégie se
résume pour l’essentiel à un quasi blocage de la demande intérieure et à une
orientation presque exclusive de l’activité vers l’extérieur, au risque
d’accroître les déséquilibres internationaux, au niveau mondial comme au niveau
européen. Ce "miracle allemand" est douloureux pour ses habitants. En
chiffre c'est près de sept millions de mini-jobs à 400 euros par mois, c’est
une économie qui compte proportionnellement plus de pauvres que la France,
alors que le rapport était inverse au milieu des années 1990, au moment même où
l’Allemagne avait encore le fardeau européen de l’absorption de la partie Est.
Alors que l'union européenne a été construite
dans une optique de partenariat, le gouvernement de Berlin n'a jamais joué le
jeu de la solidarité. La France qui à elle seule compte pour presque 10% de ses
exportations, ce qui lui assure un excédent de 35,1 milliards d’euros, soit
22,2% de son excédent global, n'a pas jusqu’à ce jour reçu de soutien actif de
ce partenaire.
Mais
pire…depuis 2008 l'Allemagne a lâché l'Europe.
Son commerce extérieur s'est redéployé de
façon spectaculaire vers les marchés extra-européens. L’Union fait ainsi de
moins en moins figure du grand marché traditionnel important pour Berlin. Ainsi,
la quasi-stabilité de son excédent commercial depuis 2007 masque cette
réorientation vers les pays étrangers à l'UE. Si l'excédent était aux 2/3
alimenté par l’Union européenne avant la crise des "subprimes".
Il est aujourd’hui généré aux 3/4 en dehors de l'Europe. Les exportations hors UE de l’Allemagne ont
progressé de 131 milliards, vers les nouveaux émergents d’Asie et d’Amérique
latine, et les régions productrices d’énergie.
L'Allemagne en imposant aux partenaires
européens une politique d'austérité, de réductions budgétaires, d'un euro fort,
et de taux d'intérêt (qui ont tardé à
baisser), a perdu
toute légitimé de diriger l'Europe.
La Grèce est à elle seule l'exemple de
l'échec de la volonté Germanique. Avec une politique de réduction trop rapide
du déficit (la même
politique que l'on veut imposer à la France), le PIB de la Grèce a perdu un quart de sa
valeur en six ans, avec une chute des revenus de la population d'un tiers et un
taux de chômage de plus de 20%. Le quart des ménages menacés par la pauvreté
reste aujourd'hui l'emblème des résultats de la volonté allemande.
Il est de la responsabilité de la France de rediriger
l'union européenne vers une autre voie.
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